Do you want to build a snow man ?

         Un jeu de guerre. En plein milieu de l'hiver. Non, mais sérieusement ? Nous sommes actuellement dans la pire période hivernale que les Etats-Unis ont connu depuis des décennies, et on organise des p*t**n jeux de guerre ? Qu'est-ce qui ne tourne pas rond, chez nous ? Il « fallait nous occuper », d'après Reyna. Ah oui, parce qu'on a quel âge, cinq ans ? Lucas a entendu environ un milliard de fois mon exaspération, et je crois que lui aussi est désespéré. Mais bon, tant pis pour lui. C'est de sa faute, aussi... Bon, d'accord, j'ai de sérieux problèmes de rejetage de faute. Bref, toujours est-il que ce matin je me suis levée de mauvaise humeur, et que pour me venger j'ai piqué son pull le plus chaud à Oliver. Bon, il ne m'avait rien demandé, mais sa garde robe est merveilleusement chaude et trop grande, alors elle est encore plus chaude pour lui que pour moi. Et puis de toute façon, il ne s'en est même pas aperçu et avec un peu de chance il ne verra jamais. Mais la chance n'est jamais de mon côté et il l'a vu juste avant que les trompettes retentissent annonçant le début des jeux.
         Les cohortes quatre et cinq avaient construit la forteresse à défendre. Alors comme c'était notre forteresse, c'était aussi à nous de la défendre. Génial, il y a même pas moyen de faire semblant de chercher et de se planquer dans un coin. Mes doigts commençaient à geler. J'étais avec quelque autres copains archers (et Oliver, WTF kestufélà ?) à attendre qu'on trouve enfin notre forteresse... Qui n'avait pas notre bannière. Non, parce qu'on est des beaux gosses et qu'on en a construit deux. Mais ça, les autres ne le savaient pas. Pas encore, du moins, j'espère.
         Pour éliminer des adversaires, il suffit de leur tirer en plein coeur. Mais c'est parfaitement inoffensif, hein. On a l'armure, des croix sur l'armure, tu tires ta flèche qui est se termine en bille de paint-ball, tu touches et hop ! Eliminé. On en a perdu plein, comme ça. Et puis plusieurs autre sont arrivés, et on a vite été à cours de munitions. Gé-nial. Deux solutions, donc : fuir par les marches ; sauter les trois mètres et demi qui nous séparent du sol et nous joindre à la mêlée. Et comme je suis une fifolle, moi, et bah je me dirige sur la fenêtre pour sauter. J'aurais jamais fait ça avant... Mais ça, c'était avant. Oliver, qui me suis de près je crois qu'il a dans l'idée d'être mon ange gardien a la décence de créer un buisson de plantes vertes... Si c'est des orties, je l'assomme.
        Mais je lui fais confiance et je saute, après avoir fermé les yeux. J'ai pas le vertige, mais j'ai le vertige, okay ? Dans tous les cas, c'était une très mauvaise idée, parce que je suis atterrie en plein sur quelqu'un. Merde. J'espère au moins que c'est un ennemi !

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         C'était un ennemi, wouhou ! On ne pourra pas m'accuser de traîtrise ! On devrait même me porter sur les épaules, en grande vainqueuse que je suis. J'ai neutralisé Octavian. Augure, leg de Phoebus, famille respectée, place importante au sénat et centurion en chef de la première cohorte. En clair, c'est lui le patron. Et qui c'est qui a neutralisé le patron ? BIM. Dans le mil, c'est Mimi, c'est Mila ! Mila qui de toute évidence ne sait pas viser un nuage de buisson. Mais qui a tout de même trouvé un moyen de réception. J'éclate de rire. Je suis fière de moi, oui oui ! Bon, actuellement je suis en mauvaise posture, sur le sol et menacée d'un glaive. Mais c'est pas grave, ça me dérange pas moi j'aime bien.
         « Je suis pas une fille de Jupiter, je suis une warrior ! » La messe étant dite, je roule sur le côté pour échapper à la pointe de son épée ZORROOOOOOO et me remets sur mes pieds. Problème, je n'ai pas d'arme. C'est fâcheux, quand on y pense. Mais on ne peut pas dire que je lui ai brisé la nuque en tombant, et que donc il est éliminé ? Genre, Octavian acceptera une pareille proposition. On y croit tous ! Je prends une position défensive, points serrés et sur la pointe des pieds pour paraître plus grande. Comme ça, je le dépasse. Je sais qu'il n'aime pas ça. Donc il peut être vexé et m'ignorer, ou être en colère et me régler mon compte avant de partir à l'attaque. Oui, parce que je sais bien que mes quelques six derniers mois de réels entrainement ne feront jamais le poids face à... Lui. Mais je suis plus intelligente.
         « Négocions... Je t'emmène à la bannière si tu me fais un câlin. Deal ? » Je propose avec un sourire aux lèvres. Je serai une très bonne marchande de sable, plus tard.
        

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         Et bah, pour une personne voyante il n'est pas très observateur, mon copain. Non, mais vraiment ? Je suis le genre à me balader avec des poignards ? Non, Monsieur. Je ne crois pas ! Je suis le genre à négocier avec des câlins ? Oui, exactement ! Depuis le temps qu'on se connaît, il devrait le savoir ça ! Mais bon, Monsieur est un psychopathe, il voit forcément le mal partout. Je pousse un soupir et hausse les épaules. Bon, tant pis, il ne sait pas ce qu'il perd... Et moi, je vais peut-être penser à me mettre à courir. Surtout que son regard ne me dit rien qui vaille. Je devrais commencer à me balader avec une pancarte « ami » pour qu'il retienne le message, hum. Même son sourire était sadique. Au secours, maman, j'ai peur. Il renvoie sa troupe à la recherche de la bannière, ahah, losers, elle est pas là et reprit une position de combat. AH OUAIS ? Il veut la guerre, très bien, il va l'avoir. Quoi que, on rappelle que je suis pas armée ? Allez, on le rappelle !
         « Je suis désolé Mila, je t’aimais vraiment, tu sais ? » Naaaaaaan ? No way ? C'est une déclaration ? Oh, moi je trouve ça drôle, alors je ris parce que je suis une bécasse. Vous pensez que si j'arrive à le faire rougir, je gagne ? « Quoi ? Parce que tu ne m'aimes plus maintenant ? Et moi qui croyais que tu allais m'emmener à Las Vegas, qu'on allait se marier et que tu allais me faire l'amour sauvagement à l'arrière de ta voiture. Je suis tellement déçue, tu n'imagines pas ! » Je dis, très sérieuse parce que je suis une actrice géniale puis, avant qu'il ne puisse réagir et m'attaque pour de vrai, je me baisse pour attraper des petits cailloux que je lui lance dessus... Avant de me mettre à courir pour partir très loin de lui. Appelons ça l'instinct de survie, mais quand il s'agit d'Octavian c'est beaucoup plus que ça. Il plaisante pas avec ces choses là. Si je suis une warrior, c'est un winner.
        

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         Cours Mila. COURS. Loin, aaaaaaah. Au moins, j'ai eu la décence de ne pas courir en direction de la seconde forteresse. Non là, on va pas tarder à finir dans une carrière de pierre, où il n'y aura personne à part des cailloux et nous. Pas moyen de se cacher. Je sais que je ne vais pas mourir aujourd'hui, merci Tonton Tirésias mais rien n'a jamais stipulé une blessure ou une mutilation. Alors je cours. C'est la meilleure chose à faire pour échapper à mon psychopathe d'Augure, bien que mon semblant de diversion semble avoir fonctionné puisqu'il met du temps à me rattraper. Mais il le fait, c'était inévitable de toute façon. Je l'avais prévu mais ça ne m'empêcha pas de pousser un cri lorsqu'il m'attrapa le bras. Et d'être tout aussi surprise qu'il me prenne dans ses bras.
         Puis il s'excuse. Ou alors, j'ai des problèmes auditif. Mais... Non, j'entends bien. Octavian s'excuse ! Alors là, jubilation. Je retiens un rire, parce qu'il vient d'affirmer ce que je soupçonnais : qu'il était prêt à me tuer mais. Après une bref étreindre, je recule d'un pas pour l'observer. « Bon, alors, je t'emmène à la bannière ? » Je lui propose, comme s'il allait refuser. Alors on reprend le chemin vers la forteresse - la mauvaise -, puis je me dis que s'il était prêt à littéralement me tuer pour gagner, je devais me venger. En le tuant. Faussement, bien sûr. Moi, je ne suis pas barbare. Je le laisse marcher un peu en avant, je ralentis, je lui tourne autour pour être à sa droite, il me regarde bizarrement, je m'empare de son glaive. Alors, ça, on ne s'y attendait pas, Frère Octavian ? Je le menace et me mets à sourire. Comme c'est amusant.
          « Hum... A ton avis, ça fait quoi si je t'élimine ? » Je demande, faussement innocente.

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         Ce qu'il pouvait être barbare et grossier lorsqu'il s'y mettais ! On peut pas s'amuser trente secondes sans qu'il ne veuille m'étriper ! Ça en devient agaçant, à la fin. Son moment bisounours n'a pas duré bien longtemps, hum. Je pousse un soupir pour exagérer ma lassitude. Namého, lui aussi il est vierge, et je lui rappelle pas tous les matins ! J'hésite à lui rendre... Il le mérite, il le mérite pas ? Je gagne et je meurs, il gagne et je meurs ? Hé mais moi, je suis une fifolle hein, tu peux pas me test' ! Il faudrait que je trouve Lucas. Ou Jazz. Pas Larry, lol. Qu'un enfant de Trivia me protège en aveuglant l'Augure. Parce que tous les enfants de Trivia m'aime, bien sûr !
        Je n'avais pas véritablement pris de décision quand à l'avenir de l'arme qu'il dévoile dans une magnifique tirade qu'il avait tout deviné de notre plan. Oui, c'est pour ça qu'il a mené son équipe à la mauvaise forteresse. Normal. « Vois-tu, je suis Augure. » et la menace qui va avec. Et je ricane. « Et la modestie, ça va bi- » Et je me reçois une peluche dans la figure. Ouuuu, il est vénère mon blondinet ! Ah. Oui, merde, il est vénère. Brusquement, il me jette à terre, m'écrase me casse le poignet pour récupérer son arme et me menace. AYEU. Je souffle, les larmes me montent au yeux et j'attends que l'adrénaline agisse et que la douleur s'atténue un peu avant de seulement penser à bouger.
        « Owi, tues-moi ! J'adore qu'on me tue, ouuuuuuuais ! » Je déclame, un peu trop joyeuse, avant d'éclater de rire. J'utilise ma main libre pour aller replacer une mèche de cheveux qui vient me chatouiller les yeux, et essaie de gigoter un peu. Le sol, c'est vachement pas confortable, mine de rien ! Ce qui le pousse à rapprocher la lame de ma gorge. Euw. « Arf... Las Vegas ça te tente toujours pas ? » Je demande, pleine d'espoir. Ça a bien marché une fois, alors pourquoi pas deux hein ? Si je peux gagner du temps, et que mon équipe décime la sienne pour qu'on soit vainqueur, je me satisferai grandement d'une victoire contre le leg le plus merveilleux prétentieux de la planète !

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         Ahem. Je sais que je ne mourrai pas aujourd'hui, mais personne ne m'a rien dit concernant une mutilation quelconque. J'avale difficilement ma salive, louchant sur la lame que je pouvais sentir froide contre mon coup. Easy Octave, EASY. Je ne suis pas une peluche, hein. A un moment, je saigne. Du sang, qui plus est, pas du polystyrène. Et puis voilà, j'ai perdu. C'est triste, mais je n'ai même pas le temps de m'apitoyer sur mon sort. Bah non, je suis menacée. Et je dois choisir ma mort, en plus. Mais la pression quoi ! Genre, j'ai quelques secondes pour décider de mes dernières paroles, faits et gestes et... Et bah non, en fait. Il s'écarte. Et regarde d'un air songeur l'horizon. OH ! Il va me déclamer de la poésie, là ? J'ai une préférence pour Horace, mais étant donné qu'il a séjourné brièvement en Grèce je suis sûre qu'Octavian a boycotté ses écrits.
         La déception, en fait il pensait à sa « victoire à assurer ». Aucune vertue d'un gentlemen ce garçon ! Je suis franchement déçue. Après ses paroles de motivation, il déguerpit. Comme ça, sans prévenir. C'est très étonnant ça. Je pousse un soupir et je me relève. Que faire ? Je suis éliminée, après tout. Je pourrai très bien rejoindre la tente de soins pour mon poignet et ensuite rentrer à la caserne terminer ma nuit de sommeil. C'est une solution assez agréable à envisager, en fait... Mais d'un autre côté, voir l'Augure perde aussi, ça me fait envie. Parce que, certes, il est dans la bonne direction. Sauf que la seconde forteresse aussi est protégée. Et il est tout seul. TOUT SEUL, AHAHAH. En bref, il n'a aucune chance d'aller décrocher notre bannière. Pas sans renforts. Je suis donc toujours là, à hésiter bêtement, quand je vois une ombre passer au dessus de nous. Reyna et son pégase beurre de cacahuètes bon sang j'ai faim qui surveillent le jeu. Et elle me voit, là, toute seule à rien faire. « Mais qu'est-ce que tu fous ? Rattrape le ! » Ah, bon d'accord. Je n'ai pas envie de discuter avec elle pour lui dire que je ne suis plus de la partie, Reyna m'aime pas et trouverait une excuse pour que j'y aille quand même. Alors autant y aller tout de suite, hein. Et puis ça lui ferait trop plaisir de me voir terrasser Octavian. Elle a trop d'espoir, notre prêteur.
        « OCTAVIAN ATTENDS MOIIII. » Je cris avant de m'élancer à sa poursuite. Mais oui, bien sûr que oui il va m'attendre. Je suis presque sa meilleure amie, après tout. Ce qui n'est pas difficile, étant donné qu'il n'a pas vraiment beaucoup d'amis. Et, ho ! Je le vois ! Allez Mila, t'y est presque. « Tête d'ampouuuuuuule. » Je vais mourir en crachant mes poumons, moi. Mais, allez savoir pourquoi, il s'arrête. Et j'en fais autant, une fois à sa hauteur, essoufflée comme pas deux. J'essaie de retrouver ma respiration, les mains sur les genoux, puis je me rends compte qu'il me regarde. Ah oui, qu'est-ce que je fais là moi ? Euh... Oh, et puis allez, YOLO. J'attrape une pierre, sur le sol, et reprends une position défensive. « Ne crois pas que je vais te laisser gagner si facilement. » Je dis avec un ton qui se veut méchant. Comment ça, c'est pas crédible ?