Something has change.

"Les "Je t'adore" et les "Je t'aime" sont superficiels, ils ne valent rien du tout. Ce qui compte, c'est le temps, c'est les souvenirs. C'est toutes les emmerdes, tous les sourires, toutes les engueulades, tous les rires. Tous les moments à ne rien faire, toutes les soirées, toutes les larmes, toutes les conneries, tous les jeux, toutes les blagues pourries, toutes les vacheries, toutes les réussites, tous les succès, toutes les chutes, tous les échecs, tous les gribouillages, toutes les photos, toutes les musiques, tous les films, tous les mauvais choix, toutes les rencontres, tous les délires, tout le temps perdu et tout le temps gagné, toutes les étreintes, toutes les entraides, tous les moments où l'on s'est perdu, et tous ceux où on s'est retrouvé. Tout ce bric à brac, c'est ça qui compte. Garder toutes ces images, toutes ces odeurs, dans une petite boîte à souvenir qui s'appelle la mémoire. Les garder bien précieusement, et tout fermer à clé. Car c'est tout ce qui tient de debout, pour toujours." ❥ Eliana Jackson & Alexia Fernandès

C’est fou ce que c’est beau, la mer. Alexia n’était une fille de Poséidon ou de Neptune, elle n’était même pas en sécurité dans l’eau et en avait une peur bleu tant elle avait rêvé de se noyer, mais elle adorait venir sur la page, regarder le mouvement des vagues, et écouter le bruit de l’océan. C’était son petit plaisir coupable. Elle ne l’avouerait jamais, bien sur, parce que c’était avoué qu’elle aimait venir près du royaume de Poséidon, et si Hadès venait à l’apprendre… Il ne serait pas forcément très content.

Alors parfois, quand la demi-déesse venait faire des excursions en Enfers, elle en profitait pour venir s’asseoir sur un rocher et elle observait la mer pendant des heures.  Ce jour là, le soleil était haut dans le ciel de Los Angeles. Alexia avait profité de la température pour s’éloigner de la colonie. Comme elle le faisait souvent, elle était toute suite venue à Los Angeles, elle s’y sentait tellement proche de son père…

Néanmoins, elle ne s’attendait pas à croiser quelqu’un d’autre qu’elle connaissait. En réalité, personne ne venait jamais la déranger lorsqu’elle était à Los Angeles. C’est aussi pour ça qu’Alexia aimait autant cette ville. Discrètement, la demi-déesse se rapprocha de la jeune femme près de l’eau. Arriver à côté d’elle, elle se contenta de s’asseoir près d’elle, sans dire un mot.

Tel qu’elle l’a connaissait, Alexia était sur qu’Eliana, sa cousine fille de Poséidon, était là pour les mêmes raisons qu’elle, elle ne voulut donc pas l’a dérangé. Et puis, le silence, c’est agréable aussi. La fille d’Hadès aimait beaucoup rester dans le calme et le silence. Lorsqu’elle se promener près du Styx, il n’y avait jamais un seul bruit, c’était calme et silencieux. Parfois, elle venait même à s’en dire que c’était l’endroit le plus agréable qu’elle connaisse.

« _ Tu sais, je vais te confier un secret. J’adore la mer. Je trouve que c’est beau à regarder.  Mais ne le répète à personne, surtout, j’ai pas envie qu’on le sache. »

Parfois il faut savoir tout changer, puisque les gens changent.

With Alexia Fernandez

Éliana avait en effet choisis de prendre un peu l'air et de s'éloigner de la colonie. Pour elle, rien n'était mieux que la mer pour se retrouver en paix avec elle même. Le bruit apaisant des flots, l'odeur de l'eau et la sensation des embruns sur sa peau. Rien ne pouvait l’apaiser mieux que cela.
Elle était perdue dans ses pensées, dans ses souvenirs quand elle entendit une voix derrière elle. Elle se retourna et aperçu Alexia. Normalement, elle aurait du la repousser, mais elle ne pu s'y résoudre. Alexia était surement l'une des dernières personnes à encore pouvoir la comprendre. Une des seule à savoir que derrière les explications qu'elle donnait, il y avait d'autres raisons plus sombres à son attitude, même si elle les ignorait aussi.
Éliana ne pouvait se résoudre à dire la vérité. Elle ne savait comment elle serait prise.
Elle tourna un regard étonné vers la jeune fille en entendant ses paroles.
- "Pourquoi ? Parce qu'une fille d'Hadès n'a pas le droit d'aimer le domaine de son rival de frère ?" demanda-t-elle un peu sèchement. Elle détestait ces préjugés qu'il y avait chez beaucoup de sangs-mêlés, qui jugeaient les enfants par leurs parents. Une des nombreuses choses qu'elle détestait là-bas.
- "Tu fuis la colonie toi aussi ?" demanda-t-elle finalement d'un ton plus neutre, comme si elle avait déjà oublié sa précédente question. Elle fixait un point invisible de l'horizon.
"Leurs stupides idées de rénovations me donnent mal au crâne." ajouta-t-elle pour justifier sa présence ici. Elle détestait leur motivation, leur joie, leur satisfaction suite à la fin de cette guerre. Elle détestait les voir se comporter comme si rien ne s'était passé, comme si tout allait redevenir comme avant, alors que rien n'allait jamais redevenir comme avant.

Something has change.

"Les "Je t'adore" et les "Je t'aime" sont superficiels, ils ne valent rien du tout. Ce qui compte, c'est le temps, c'est les souvenirs. C'est toutes les emmerdes, tous les sourires, toutes les engueulades, tous les rires. Tous les moments à ne rien faire, toutes les soirées, toutes les larmes, toutes les conneries, tous les jeux, toutes les blagues pourries, toutes les vacheries, toutes les réussites, tous les succès, toutes les chutes, tous les échecs, tous les gribouillages, toutes les photos, toutes les musiques, tous les films, tous les mauvais choix, toutes les rencontres, tous les délires, tout le temps perdu et tout le temps gagné, toutes les étreintes, toutes les entraides, tous les moments où l'on s'est perdu, et tous ceux où on s'est retrouvé. Tout ce bric à brac, c'est ça qui compte. Garder toutes ces images, toutes ces odeurs, dans une petite boîte à souvenir qui s'appelle la mémoire. Les garder bien précieusement, et tout fermer à clé. Car c'est tout ce qui tient de debout, pour toujours." ❥ Eliana Jackson & Alexia Fernandès

Un sourire amusé vint se poser sur les lèvres d’Alexia. Bien sur, elle craignait la réaction de son père si il apprenait son secret, ça risquerait surement de ne pas être très drôle pour elle. Mais la véritable raison qui amenait la fille du seigneur des morts à garder tout ça pour elle était tout autre.

« _ C’est vrai que papa ne serait absolument pas content, mais enfaite, c’est parce que j’ai peur de l’eau. Je suis totalement aquaphobe. Tu t’imagines un peu comment je suis crédible ? Pour me laver, je prends que des douches parce que j’ai peur de me noyer si je prends un bain, et pourtant, l’Océan et tout le royaume de ton père me fascine totalement. Je dois être un peu folle. »

La colonie des Sang Mêlés, bien sur. Peu importe où elle s’en va, peu importe combien de temps elle s’en va, peu importe qui elle croise, peu importe quand elle croise cette personne, tout le monde finit par lui parler de la colonie. A croire que d’être la fille d’Hadès n’était pas un assez grand fléau qu’il fallait qu’on lui rappelle sans cesse.

« _ Je ne fuis pas la colonie. Je n’ai aucun problème avec la colonie. Par contre, je fuis les autres pensionnaires, Chiron et monsieur D. »

Alexia explosa alors de rire. La reconstruction, quelle farce. On ne peut pas faire revivre quelque chose qui est mort. Pas sans défier la mort elle-même. Et ça, et bien la demi-déesse était la meilleure placée pour savoir à quel point c’était difficile et ça ne valait pas le coup. La colonie grecque était morte il y a longtemps, et essayer de la reconstruire sur des bases instables, c’était défier la mort. Et encore plus si ce n’est pas une reconstruction physique.

« _ Si il n’y avait que ça… Parfois, à la colonie, j’ai l’impression d’être entourée de marshmallow diabolique. Moins je les vois, mieux je me porte. Mais tu sais, les romains ne sont pas franchement beaucoup mieux. C’est pour ça que je viens souvent ici. C’est un terrain neutre, en quelques sortes. Et tu sais ce qu’on dit, les morts ne mentent pas. »

made by pandora.

Parfois il faut savoir tout changer, puisque les gens changent.

With Alexia Fernandez

Éliana l'avait écoutée en silence, hochant la tête de temps à autres, le regard toujours fixé sur la mer.
Contrairement à la fille d'Hadès, visiblement, elle n'était pas très loquace. Ou du moins elle ne l'était plus. Avant elle avait tendance à parler tout le temps, trop. Elle n'aimait pas le silence, ça la mettait mal à l'aise. Maintenant, c'était ce qu'elle privilégiait. Le bruit, la musique, les éclats de voix, de rires... Ce n'était plus que des bruits qu'elle abhorrait désormais.

La jeune fille avait tout de même tourné la tête vers Alexia quand celle-ci mentionna sa phobie de l'eau. Au fond ça ne l'étonnait pas. Elle même souffrait de vertige et ne se sentait jamais très à l'aise sous le sol, c'était surement lié. Elle hocha la tête lentement, le regard toujours un peu vague, ce qui signifiait qu'elle comprenait.
Quand son interlocutrice mentionna son aversion pour les pensionnaires, Mr.D et Chiron, la fille de Poséidon eut un sourire. Oui, tout ces gens trop enjoués, qui faisaient comme si la guerre ne les avait pas affectés ou, au contraire, se posaient en victimes incontestées. Pourtant, elle considérait que c'était elle qui avait le plus souffert de cette guerre. Elle ne lui avait apporté que des malheurs. Bien sur, c'était ce qu'elle pensait et ce qui la faisait rentrer dans cette catégorie de personnes qu'elle détestait. Mais c'était Éliana : tout en paradoxe et incohérence. Y avait-il seulement une chose qui tournait rond chez elle ?

- "Si je pouvais" répondit-elle "Si je pouvais je ne rentrerais pas. Je partirais d'ici."
Elle garda le silence quelques instants, ses yeux bleu-verts fixement posés sur l'océan. Elle parlait à Alexia mais, indéniablement, elle l'avait oublié. Elle était repartie dans son monde, loin de la réalité.

- "Mais je ne peux pas n'est-ce pas ?" elle eut un rire, un rire sans joie, ironique. "Je mourais dès le premier jour : odeur trop forte, et puis trop vulnérable." ajouta-t-elle sans laisser à Alexia le temps de parler.

- "Peut-être... Peut-être que..." elle cligna des yeux ce qui sembla la ramener à la réalité. Elle soupira et retourna son regard vers la jeune fille, comme si elle cherchait quelque chose pour faire oublier ses derniers mots. Soudain, son regard passa de vague à précis. Pour la première fois depuis le début de leur conversation, elle semblait réellement  connectée à réalité.

- "Tu étais aux enfers avant de venir ?" demanda-t-elle de but en blanc de cette voix trainante qui ne la quittait plus désormais.