Welcome back at Hogwarth !
Avec quelques changements au niveau des professeurs. De la décoration. Du château.
Beaucoup de choses, admettons. Mais Poudlard est toujours Poudlard, avec ses nouvelles têtes, sa cérémonie de répartition, ses anciennes têtes et ses banquets. Amusez-vous bien !



λ Seuls les sorciers sont invités à cet event.

Poudlard. Poudlard, la célèbre école de sorcellerie s'étendait devant moi dans toute sa splendeur. Le banquet de début d'année et les premières années, répartis dans la joie et la bonne humeur. Je suis en première année, vous savez, et ce n'est pas pour autant que je suis répartie aujourd'hui. Je suis à Serdaigle depuis l'année dernière, mais à cause de la guerre, tous les sorciers refont leur année.
La guerre. J'ai toujours connu Poudlard en guerre, à vrai dire.
J'ai horreur de ça ; s'il y a bien quelque chose que je déteste dans ce monde c'est la guerre. Trop de morts et trop de sang versé, on en voit pas le bout. Même aujourd'hui, cela fait un peu plus d'un an que le combat entre Harry Potter et Vous-savez-qui est finit mais, le monde sorcier se reconstruit encore. Ce n'est pas parce que l'Elu a triomphé que l'on arrive à oublier les morts qui sont tombés. Chaque année, des gens mourraient.
A commencer par ma mère. Quand la génération Potter était en 3ème année, il me semble.
Mais, d'autres morts m'ont affectée. Il y a eu Colin Crivey, je ne le connaissais que de loin, certes mais son frère était mon ami. Colin est mort, Dennis n'est plus. Trop de ravages ont été causés par cette guerre pour qu'on oublie le mal aussi facilement.
Mais, il faut sourire maintenant, non ? Il faut avoir la joie de vivre ? Celle avec laquelle on a grandi, petits.

Allez Lily, souris, fait bonne figure.

Je m'assis à la table des Serdaigle, profitant de la nourriture à volonté, des gens que je retrouvais, même si d'autres romains ou grecs, me manquaient... Je reconnus des amis, j’aperçus Lyle et Luna pas très loin de moi. Et d'autres personnes que je connaissais.Tout le monde était heureux en ce début de Septembre, autant que je le sois aussi.

Tu veux sourire, ma pauvre Lyla. Il faut le penser. Tu veux être heureuse, sois le.

Et enfin, je souris. Et mordis dans une cuisse de poulet, parce que j'avais vraiment faim.

Drago était assis au milieu de la table des Serpentard. Un banquet un Poudlard, ça faisait longtemps ! Ecoutant la répartition des Première année d'une oreille distraite, il était surtout concentré dans un compte-à-rebours pour savoir au bout de combien de minutes exactement ils allaient enfin pourvoir manger. Certes, il avait faim, mais pire : la cérémonie l'ennuyait ! Il faut dire que, même avec l'arrivée de nouveaux Serpents, cette étape du banquet ne l'avait pas manqué, l'année passée !!

Une fois tous les élèves répartis, tous les discours terminés et le repas servit, Drago se sentait enfin mieux. Il pouvait parler, rire avec ses amis, se moquer des lunettes un peu trop voyantes d'une Poufsouffle et, bien sûr, se rassasier ! Certaines des personnes avec qui il parlait étaient d'ancien amis, d'autres étaient des gens qu'il ne connaissait que de tête... En tout cas, cela lui faisait du bien d'être revenu à l'insouciance de Poudlard, les cours de Poudlard, les gens de Poudlard, l'ambiance de Poudlard...

En face de lui, en diagonale vers sa gauche se trouvait une fille brune d'à peu près son âge qui mangeait sans prêter aucune attention à ce qui se passait autour d'elle. Un soir comme celui-ci, c'était un peu étrange... Drago ne savait pas trop s'il s'agissait de fatigue, d'ennuie ou de tristesse, ou peut-être était-ce simplement son caractère ? Mais la façon dont elle l'avait regardé un instant plus tôt l'avait rendu légèrement perplexe. Avait-elle des envies meurtrières envers lui ou regardait-elle tout le monde comme ça ?

Mais, sans trop focaliser son attention sur elle, il retourna à la discussion qu'il avait laissée de côté un court instant...

         « La dernière fois que j'ai été à Poudlard, pensa Lyle, les choses n'allaient pas si bien. » Il longea les murs froids et humides de l'école, se dirigeant vers cet endroit bruyant et plein de vie qu'était la Grande Salle. Le garçon avait beau être à plusieurs dizaines de mètres de l'endroit, il entendait déjà les rires, les applaudissements, les clameurs du Choixpeau qui avait été ramené à la vie par la directrice MacGonagall. De nombreux élèves avaient fait leur rentrée cette année là, mais ce n'était rien comparé à l'âge d'or de Poudlard, ces années où tout allait bien. La reprise des cours était encore mouvementée, tout autant que les familles étaient encore profondément déchirées.
La guerre emporte tout sur son passage : l'espoir, l'amour, la foi. Il ne restait que quelques lueurs de lumière qui étaient ravivés par le discours optimiste des professeurs. Lyle savait simplement que c'était pour lutter contre une vague de dépression, d'isolement, d'insécurité et même de paranoïa qui était envisageable. Chaque esprit ne tenait plus qu'à un fil, et la folie flirtait avec tous. Le sorcier avait cependant gardé la tête froide. Il savait ce qu'il allait faire une fois le seuil de la grande porte enjambé.

         Et voilà donc ce qu'il fit : après avoir été réprimandé gentiment sur son retard, Lyle rejoignit sa maison bleue et bronze, et s'installa à côté de son amie Luna Lovegood, un immense sourire aux lèvres. Il analysa tout d'abord la scène présente, les nouveaux venus à Serdaigle, les anciens de retour à Poudlard, les professeurs assis au fond.
Pendant que tous regardaient avec admiration le buffet qui apparut par magie, il murmura doucement dans son oreille droite qu'il avait quelque chose pour elle, et commença à chantonner à une voix si basse qu'elle seule pouvait entendre l'habituelle chanson d'anniversaire. Il déposa alors entre ses mains un petit paquet, et lui embrassa la joue, sans que personne ne s'en rende vraiment compte, les yeux rivés sur leurs cuisses de poulet ou sur les gratins de pommes de terre qui garnissaient la table.
Et tandis que Luna ouvrait son paquet et découvrait avec surprise un joli carnet dont la couverture était calligraphiée de son prénom, le sorcier jeta un regard en arrière, vers les banderoles jaunes, et fit un immense sourire au garçon qui le regardait, ahuri. Il poussa même la provocation en lui faisant un signe de la main craquant, et se retourna, brisant aussitôt cet échange.
Ensuite, il se leva, fit quelques pas et s'arrêta derrière une bande de Première Année. Il souffla dans l'oreille d'une rousse et lui adressa la parole d'une voix douce et protectrice. « Coucou Lyla. J'espère que tu te fais des amis. Cette cuisse de poulet n'est pas considérée comme une amie. » Il lui embrassa la joue et repartit à sa place où Luna l'attendait. Et enfin, il avala une bouchée de flanc à la citrouille, un air satisfait tapissant son visage.

         Les pions étaient déposés sur l'échiquier. « Le jeu peut commencer. »

       Drago parlait encore avec ses amis lorsqu'il arriva à son dessert. Mais déjà, il ne participait plus très activement à la conversation. Celle-ci déviait à la bataille de Poudlard, où chacun racontait ses prouesses, et on arriva même à parler de Potter. Drago n'avait pas besoin de ça dès sont premier jour ! Blasé, il échangea de place avec son voisin de gauche pour se placer en face de l'étrange fille qui, à son grand bonheur, ne parlait pas.
       Il finit de manger en silence tout en pensant à plusieurs choses en même temps. Il fallait reprendre les cours à présent. Et son professeur favori n'était plus, les cours seront moins amusant. Il lui manquait aussi un ami et il ne savait pas comment il allait réagir quand il reverrait la bande des Potter.
       Mais il ne voulait pas repenser à Potter et chassa ces pensées de son esprit.
       La fille en face d'elle mangeait avec si peu d'appétit alors que lui même avait une fin de loup, c'était déprimant. Ennuyé, il décida d'engager une petite conversation. Après tout, ça pouvait être intéressant, non ? Et puis, si elle voulait vraiment pas lui parler, il se débrouillerait pour que le groupe change de sujet et qu'il puisse reparler avec eux.
       Alors il tenta :

       - Ca fait bizarre de revenir ici, non ? Je ne sais pas si tu étais là l'année dernière mais je suppose que l'ambiance n'était pas pareil... Je ne suis pas vraiment pressé que les cours commencent mais comme que je ne savais pas quoi faire... Au fait, je m'appelle Malfoy. Drago Malfoy. Je suis en 6e année. Je dois repasser mes ASPIC à cause de cette fichue bataille. Et toi ?

       La fille le regarda un moment et, avec précaution, il prit son verre en face de lui et but une gorgée d'eau. Il avait l'impression qu'elle aurait été capable de le tuer rien que parce qu'il avait esquissé ce geste ! Mais il soutint son regard pendant tout le temps où elle lui parla.

Elle en aurait pleuré de désespoir.

Pendant des mois, l'envie de retourner à Poudlard, malgré la mort de sa mère, bien qu'il soit de notoriété publique que sa famille était du côté de Dumbledore, l'avait tiraillée. Elle aurait voulu poursuivre son éducation, continuer à faire ses preuves aux côtés de Neville, et terminer sa scolarité normalement. Alors lorsque l'école lui avait proposé, de la même façon qu'aux membres de sa promotion, de revenir faire sa septième année, Hannah en avait ravie.

Le collège avait toujours représenté les moments les plus doux de son existence : il lui semblait que les murs du château s'étaient imprégné de ses plus beaux souvenirs. Ses amitiés ; son amour unilatéral pour le charmant Neville ; ses premiers sortilèges. Et des secrets bien gardées, aussi, dans le dortoir des Poufsouffle de son année. Elle jeta un oeil autour d'elle : oui, ils étaient tous là, ses meilleurs amis, qui l'avaient accompagné dans ces épreuves sans vaciller. La jeune fille n'avait aucune perte à déplorer dans son camp, au contraire des Gryffondor qui avaient perdu certains de ses plus jeunes héros, comme Colin et Denis Crivey.

Mais si elle était enchantée d'être entourée de ses compatriotes de l'armée de Dumbledore, elle jugeait d'un regard critique le retour de fils de Mangemort notoires. Ces derniers ne s'étaient pas gênés, pourtant, pour soutenir le régime des Carrow l'année dernière, dans ce qui avait été un régime de sang et d'horreur... Drago Malefoy, par exemple, revenait parader en compagnie de sa clique. Il n'avait rien perdu de ses allures tapageuses, de son sourire satisfait et de ses manières agaçantes... Hannah tourna la tête en direction d'une autre maison.

Les Serdaigle. Elles ne connaissaient pas tellement bien ceux de cette maison. Elle vit un très beau jeune homme s'approcher d'une première année à l'air gentil - et cela lui redonna de l'espoir. Quelque chose de positif pouvait se passer, dans le château, désormais. Satisfaite, Hannah dévora un morceau d'escalope à pleines dents.

Poudlard, l'école qui m'avait permis de m'échapper. L'école qui m'a permis de rêver. Et surtout, l'école qui m'a permis de savoir que j'avais un frère. Poudlard n'avait pas changé. La magie que renfermait cette école et tous ces élèves, c'était toujours pareil. Décidément, cette école ne changerais pas. Même la guerre ne l'avait pas changé.
La guerre … Qu'elle était ce but ? Pourquoi devons-nous encore et toujours se battre ? C'était désespérant. Voldemort était désespérant avec ces rêves de grandeur. Tout ça pourquoi ? Parce que nous n'avons pas le même sang que les Moldus et parce que c'est dernier n'ont pas de pouvoir magique ? Mais pourquoi, pourquoi Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom était-il intéressé par ça ? Mais maintenant, c'était finit, Harry Potter l'avait vaincu et le calme était revenue dans le monde entier.
La répartition des premières années était terminé et le banquet venait de commencer. Ça aussi, ça n'avait pas changé. Tout comme la tête de certains élèves que je connaissais très bien. Que ce soit des amis ou non. Je regardais autour de moi, la table des Gryffondor à la recherche de Neville, puis je tournais ma tête vers celle des Serpentard … Une voix me sortie de mes pensées. C'était Christopher, mon idiot et adorable frère qui essayait d'attirer mon attention. C'est l'année dernière que j'ai appris que ce dernier était mon frère, et ça m'avait énervé de savoir que mes parents me l'avait caché, qu'ils m'avaient fait passé pour fille unique. Notre histoire est compliquée, très compliquée. Pourtant il était là.

- Qu'est ce que tu disais Chris' ? Je suis désolée, j'étais dans mes pensées.

Aaah la rentrée des classes… C’est toujours un grand moment, peu importe l’âge nous avons, l’année dans laquelle nous sommes, ou encore si nous sommes sorciers, demi-dieux, modlus ou que sais-je encore. Mais cette année était un peu plus spéciale que d’habitude. Les Premières qui rentraient aujourd’hui dans notre belle école étaient certainement plus chanceux que ceux de l’an dernier. Car en effet, la guerre est relativement finie. Bien que tout soit encore en reconstruction… Que ce soit les bâtiments en tout genre ou les cœurs déchirés des familles ayant perdu des proches. Le calme était revenu sur notre monde et rien ne pourra déranger ce banquet. Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom a été vaincu par le Survivant, ce qui nous garantissait un meilleur avenir.
Je regardais les futurs élèves se faire répartir, le sourire aux lèvres, applaudissant à chaque fois que l’un d’eux rejoignait Poufsouffle, qui soit dit en passant, est la meilleure maison que ce monde ait créé. Bref. Ahlala, qu’ils sont mignons ! Ils sont encore innocents à cet âge là ! Je pourrais débattre encore longtemps sur « pourquoi la paix, pourquoi la guerre, pourquoi tant de haine ? », mais la cuisse de poulet que était juste devant moi n’arrêtait pas de me narguer depuis qu’elle était magiquement apparue devant mes yeux… J’vais lui faire sa fête à ce volatile. Je croquai à pleines dents dans la chair juteuse. Qu’il était bon de ne penser à rien d’autre qu’à manger ! Il faut dire qu’on avait eu d’autres préoccupations ces derniers temps. Mon regard se dirigea vers la table des Serpentard. J’aperçu des adolescents débattrent sur la fameuse bataille, d’autres engloutir l’équivalent de leur propre poids en nourriture et des Mangemorts, ou plutôt « d’anciens Mangemort », parler ensemble… Je me demande bien comment ils peuvent encore revenir ici. Leur année va être plus que difficile, et ça peut se comprendre… Leur trahison ne va pas s’oublier aussi facilement.
Mes yeux se dirigèrent ensuite vers la table des bleus, puis vers celle des rouges. Rien de bien intéressant. Ah, si ! Je viens d’apercevoir la plus belle femme du monde, juste à ma droite. Cette damoiselle s’appelait Alice Standford. Hé oui, ma sœur. Il est vrai qu’elle peut être pénible, mais il suffit de la connaître un peu pour s’y attacher… Enfin, je suis assez mal placé pour en parler étant donné que je ne l’ai connue que dans le courant de l’année passée. Disons que c’est une longue histoire… assez compliquée, en fait. Jumeaux séparés à la naissance, tout ça tout ça… Quoi qu’il en soit, maintenant que nous nous sommes reconnus il n’y a pas une seule personne dans cette école et dans le monde moldu qui ne soit pas au courant que nous sommes de la même famille. Oui, j’étais assez heureux lorsque j’ai su que j’avais une sœur. Dans la même maison en plus. Pendant l’été, elle et moi avons eu une longue discussion avec nos « parents » respectifs, et nos coups de gueules m’ont permi d’avoir la permission de passer les vacances de Noël chez ma famille biologique. J’ai hâte d’y être.
Quoi qu’il en soit, les deux Poufsouffle qui nous séparaient furent bien vite éjectées. Je tombai de mon banc au passage en manquant d’emporter mon assiette et tout son contenu. Je me rassis tranquillement comme si de rien n’était. Un petit coup d’œil à gauche, un à droite… C’est bon, personne n’a vu. Ma fierté est sauvée.

« Heeey Alice ! Comment ça va ma puce ? Ca a été la fin de tes vacances ? »

Elle ne répondit pas, trop occupée à rêvasser. Ce qu’elle peut m’énerver quand elle fait ça.

« Standord ? »

Toujours aucune réaction. Je repris une autre cuisse de poulet. Autant m’occuper en attendant qu’elle se réveille.

« Qu'est ce que tu disais Chris' ? Je suis désolée, j'étais dans mes pensées.
- J’avais remarqué ! Quoi de neuf ? »

J’avais parlé la bouche pleine. Bravo Chris, c’est très classe.

    Neville avait la tête qui tournait. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui, la quantité de friandises qu'il avait avalée dépassait la limite du raisonnable. Mais il n'avait pu résister à la tentation, les sucreries l'appelaient à grands cris - du moins était-ce son excuse pour justifier sa gourmandise. Il avait l'air d'un goinfre qui n'avait plus faim pour le banquet de début d'année. What's wrong with this picture?
    Le Choixpeau, comme à l'accoutumée, avait composé une chanson sur les fondateurs de Poudlard et les qualités qu'ils souhaitaient pour leurs élèves. Il avait aussi rajouté un couplet sur la guerre qui venait de se dérouler, en vantant les mérites des combattants. Les nouveaux élèves avaient écouté, émerveillés, et regardaient autour d'eux. Certains semblaient paniqués, et quelques uns étaient parfaitement calmes, presque ennuyés. Ils devaient sûrement tout savoir sur le château. L'un deux, un garçon aux cheveux très bouclés et noirs, avait été envoyé à Gryffondor, ce qui n'avait pas semblé le ravir. Il avait l'air blasé. Il n'aurait même pas réagi s'il avait été nommé Ministre de la Magie. Après tout, la politique ne l'intéressait peut-être pas.
  Le professeur McGonagall, sur l'estrade, avait prononcé le discours de début d'année. Les anciens, au fond d'eux, voyaient à sa place un homme avec une longue barbe blanche. Cette image restera longtemps dans leur esprit. You know we miss her, we miss her picture. On sentait derrière les mots de la Directrice qu'ils avaient été choisis soigneusement, de manière à faire ressortir les bonnes émotions et à faire passer un message. Elle savait trouver les mots, et captiver son public. Elle rassura les élèves, les encourageant à bien travailler et à être solidaires les uns envers les autres. Tant de valeurs qui ne sont pas forcément respectées et qui, à force d'être répétées, n'ont plus les mêmes valeurs. Elles peuvent sembler lourdes, mais sont pourtant très importantes. Neville n'avait écouté les paroles de la directrice de sa maison que d'une oreille, en regardant les constellations qui ornaient le plafond et se tenant le menton d'une main. Le ciel magique était très clair, il n'y avait que de fins nuages qui le parcouraient. Il s'amusait les identifier et à trouver le nom de chaque étoile. Il révisait son astronomie, en fait. De sa main libre, il tapotait le rythme d'une chanson qu'il avait dans la tête. Hang on, though we try it's gone. Il le trouvait attirant, ce plafond céleste. Il était reposant de le contempler, il avait l'impression d'arrêter de penser. Le sortilège utilisé pour réaliser ce prodige devait être bien complexe, avec le genre de formule qui prend plusieurs pages et qui, si on prononce mal une syllabe, fait beaucoup de dégâts. Un sort pour sorcier très puissant. Peut-être était-ce les fondateurs eux-mêmes qui l'avaient lancé ? Il faudrait qu'il lise l'Histoire de Poudlard, un jour. Il avait fait un essai, mais à la fin du chapitre, il en avait déjà assez. La taille du bouquin ne l'encourageait pas vraiment à retenter. Il n'était très courageux pour tout ce qui touchait à la lecture, sauf quand il s'agissait de botanique. Il avait lu des traités de grands naturalistes pour avoir des bases, et il les avait trouvés très intéressants. Il en savait pas mal sur ce sujet, à présent.
   En regardant autour de lui, le Gryffondor vit que les plats étaient apparus, et les jeunes sorciers se servaient de bon cœur. Lui avait de moins en moins d'appétit il fallait dire que les Chocogrenouilles l'avaient nourri pendant le trajet en train. Il observait ses amis, et comparait avec leur première année. Ils avaient beaucoup changé, aussi bien physiquement que moralement. Ils n'étaient plus les enfants qu'il avait connus. I can't stop growing old. Quelques fois, il regrettait de ne pas en avoir le pouvoir, mais seuls les dieux le pouvaient, du moins d'après ce qu'il savait. Un certain Titan surtout. Un Titan mort.
 Son attention fut attirée par son assiette, vide. A côté de lui, Ron et Seamus faisaient un concours de celui qui avalerait le plus de pommes de terre. L'irlandais avait l'air de gagner. Neville salua Hermione, qui se trouvait en face de lui. Il ne l'avait pas remarquée avant. Il fixa ensuite la belle cheminée de pierre, derrière elle. Les flammes étaient magnifiques, chatoyantes. Hypnotisantes...

Sometimes it's fated
We disintegrate it
For fear of growing old.
Sometimes it's fated
We assassinate it
For fear of growing old.

- J'avais remarqué ! Quoi de neuf ?

Ces simples paroles furent comme un électrochoc. Je fus brutalement ramenée à la réalité, ne cherchant plus à débattre sur mes sentiments. Je me souvenais de ces longues vacances d'été. Chris', n'était pas aux courants de toutes l'histoire. Il est vrai que l'on c'était souvent écrit pendant les vacances, mais je n'ai jamais mentionné cette petite chose dans mes lettres. Jamais. Tout simplement parce que je savais, au fond de moi, que tout cela allait me détruire. Je savais que cette simple phrase pouvait changer le cours des choses. Christopher allait venir pendant les vacances de Noël, mais en avais-je vraiment envie ?
Soudain, j'étais replongée dans cette avant dernière journée avant la rentrée. Il y a seulement deux jours. Mes parents m’annonçaient que Christopher allait venir passer les prochaines vacances dans la famille. C'était comme si je m'étais transformée en un ouragan ravageant tout sous son passage. Je me souviens avoir renverser ma chaise de bureau, les yeux pleins de larmes. Alors c'était comme ça que ça devait se passer ? C'était comme ça que tout devait s'arranger ? Après avoir crier tout l'été, après avoir chercher toutes les explications possibles, qu'il était enfin accepté dans la famille. Qu'il pouvait enfin faire parti de la famille qui l'avait rejeté et abandonné. Ce jour là, j'ai littéralement explosé. De nouveaux cris avaient retentis dans la maison. Et c'est les yeux baignés de larmes, que j'ai claqué la porte d'entrée, et traversé le jardin avec ma valise remplie à la va vite et mon sac d'école sur le dos, en prononçant comme dernière parole un simple « Adieu. ».
Mon frère me sortit de nouveau de mes pensées. Je ne m'étais pas aperçu que j'avais commencé à pleurer. Les larmes étaient revenues à ce simple souvenir. Je m'essuyais les yeux et regardaient la table des Gryffondor située en face de moi.

- Je ne sais pas si c'est une bonne idée, finis-je par dire. Tu ne crois pas qu'on devrais passé Noël à Poudlard ?

J'avais presque honte de ce que je disais. Mais j'étais bien résolu à ne pas regarder mon jumeau dans les yeux. J'avais peur qu'il comprenne tant de choses en un simple regard. Qu'il comprenne que je ne retournerais jamais chez ceux que j'avais appelé « parents ».

    C'était si bon d'être ici, assise sur ce banc de bois sombre, dans cette si grande salle, avec tout ce monde qui se presse autour de ces si belles tables. Imaginez la taille des arbres qu'il a fallu abattre pour faire des tables pareilles. Luna souriait. Luna souriait trop, ces temps-ci, il faut croire. Mais un rien faisait sourire la sorcière. Il vaut toujours mieux sourire que pleurer, n'est-il pas ? Les chaussures vernies des jeunes élèves de première année qui parcourent la salle d'un oeil émerveillé, claquant du pied sur les dalles alors qu'ils viennent d'être répartis produisent un bruit aigu, pourtant familier. C'est si agréable de retrouver ses marques. Les bougies du plafond dansent lentement alors que Lyle s'installe aux côtés de la petite blonde. Ils entraient en dernière année. La dernière année sans doute où ils seraient ensemble ici. Elle lui a souri, alors que de somptueux plats couvraient la table devant eux. La nourriture foisonne toujours à Poudlard, mais le banquet de début d'année est sans nul doute le plus beau festin de tous. Et comme si il fallait marquer cette année d'une pierre blanche, le dîner paraissait encore plus délicieux, les plats plus garnis, les purées plus généreuses, les jus de citrouilles plus sucrés, tout était plus que les années précédentes, cette fois, aux yeux de Luna. C'est avec surprise qu'elle entend Lyle murmurer cette comptine populaire à son oreille. Personne ne pense à son anniversaire, il faut fêter le retour à Poudlard, et c'est un peu comme si le château lui souhaitait un heureux anniversaire tous les ans, avec ce banquet merveilleux. Il glisse entre ses doigts fins un petit paquet, qu'elle ouvre lentement. Rien n'est aussi bon que l'instant avant de découvrir la surprise. Et même si Luna sait qu'elle ne sera pas déçue par le présent de son ami, elle fait durer le plaisir. Il s'agit d'un magnifique carnet de cuir à la couverture gravée des quatre lettres du prénom de sa propriétaire. Elle l'a remercié dans un murmure, des étoiles plein les yeux, alors qu'il saluait quelqu'un - Cedric, peut-être ? - et juste avant qu'il ne parte embrasser Lilyna. Luna n'avait pas très faim, mais sirotait un verre de jus de citrouille délicieusement onctueux.

« Tu m'as manqué. » dit-elle à Lyle alors qu'il revenait.

Et ça y est, c’est reparti. Elle se remit à rêver, comme elle le faisait souvent. Ses grands yeux bleus fixaient la table en face d’elle, en l’occurrence celle des Gryffondor… Cela lui donnait un air vide. Je me demandais bien à quoi elle pouvait penser. La question « quoi de neuf ? » était elle si compliquée ? D’un coup, les larmes commencèrent à couler sur visage. Oh non.. Je ne sais jamais quoi faire dans ces cas là ! A chaque fois que quelqu’un pleure je me mets à stresser comme un fou, ce qui n’arrange rien…
Néanmoins je passais mon bras autour de ses épaules.

« Alice.. ? »

Elle sursauta avant de s’essuyer les yeux. Elle continua à fixer la table de Gryffondor… Mais qui pouvait elle regarder ainsi à longueur de temps ?

« Je ne sais pas si c'est une bonne idée. Tu ne crois pas qu'on devrais passé Noël à Poudlard ? »

Quoi ? Comment ? Passer Noël à Poudlard ? Mais en quel honneur enfin ? Il m’avait fallu plus de deux mois pour avoir la permission de revoir mes parents biologiques, il était hors de question que je reste dans cette école.
Au fond je ne savais même pas pourquoi j’avais tellement hâte d’aller chez eux… Après tout ils m’avaient lâchement abandonné. Mais ils étaient en quelque sorte mes origines, mon passé. Je ne voulais pas les revoir, j’avais besoin de les revoir. Là était toute la nuance. J’avais tellement de questions à leur poser ! Si je n’y allais pas, comment pouvais-je savoir qui je suis vraiment ?
Je n’avais aucune idée de ce qu’il se passerait après ce fameux Noël… Dans l’hypothèse où nous retournions chez no.. Chez elle. Oui, chez elle. Ce n’est pas ma maison, ni ma famille. Ca ne l’a jamais été. Est-ce que je les reverrai par la suite ? Ou est ce que je continuerai ma vie, comme je l’ai fait jusque là ?
Je retirai mon bras. Elle ne me regardait toujours pas.

« Tu penses vraiment ce que tu dis ou c’est juste une vaste blague ? »