Il fut un temps où les mondes vivaient en autarcie les uns des autres. Où ils n’avaient même pas conscience de l’existence des ces êtres dont ils sont si proches. Il fut un temps où les demi-dieux naissaient, grandissaient, et mouraient, car tel était leur destin. Il fut un temps où un mage noir tuait sans que personne ne l’arrête. Il fut un temps où deux jeunes garçons prirent les choses en main et sauvèrent leur univers.  Il ut un temps pour une rencontre. Un électrochoc. Sorciers et divinités s’allièrent. Se détestèrent. S’aimairent. Il est maintenant un temps où les mondes vivent en coalition sans même éveiller les soupçons des moldus, ou humains, comme ils les appellent.

Doux ronflements. Gaïa, après un réveil fulgurant, et l’ouverture des portes des Enfers, s’est rendormie suite à la franche réussite d’une quête qui aura fait couler beaucoup d’encre. Après la victoire sur Cronos et la découverte du Camp de Jupiter, il semble soudain qu’une accalmie ait lieu pour nos sang-mêlés.

Soupirs de soulagement. Voldemort a enfin été tué. Et ce définitivement. Après une chasse aux horcruxes éprouvante pour toute une génération, la paix semble enfin règner sur le monde sorcier. Les élèves de septième année se voient forcés de passer une année supplémentaire dans ce château qui fut le lieu de leurs pires cauchemars comme de leurs plus belles joies.

Sourires radieux. On peut enfin se détendre chez les demi-dieux, et alors que les grecs retrouvent leur colonie tant aimée,des voyages dans les familles sont autorisés pour les romains, ainsi que – et ce n’est pas de trop – des grasses matinées. Avez-vous déjà eu le plaisir, que dis-je, le bonheur de dormir jusqu’à midi, en sentant l’agitation d’un camp autour de votre petite caserne ? On voit aussi apparaître des cheminées, dans la Grande Maison, dans la Maison du Sénat, et devant la Grande Salle de l’école de magie. La poudre de Cheminette est utilisée au delà des doses prescrites dans ces lieux si fréquentés par nos jeunes gens pour permettre un trafic plus fluide, plus rapide, et bien meilleur marché que celui des autoroutes aériennes empruntées par les pégases qui sont très fatigués par ces voles transatlantique.

Rictus cruel. Elle se tient droite, à l’endroit même où, quelques mois plus tôt, s’était tenu Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom avant de réduire à néant la barrière magique qui protégeait l’école. Mais elle n’a pas l’intention de les tuer tout de suite. Non. Il faut les faire souffrir avant. C’est bien plus jouissif quand ils souffrent. Et ils ont mérité de souffrir. On ne réduit pas au silence la grande Morgane, descendante d’Hécate, la reine de toute magie.  D’ailleurs, Hécate devrait être là. À ses côtés. Hécate devrait la soutenir. Elle devrait soutenir sa fille dans son entreprise. Et détruire la magie – tous mondes confondus – en sa compagnie.

Moue approbatrice. La déesse de l’indécision bascule du bien au mal en une fraction de seconde, c’est bien connu. Ainsi, Hécate et Morgane se retrouvent, et échafaudent des plans d’attaque. Ecrivent des discours pour leur armée.

Grincements de dents. C’est reparti pour un tour. La guerre est à nouveau déclarée, il faut croire. À peine quelques semaines de répit pour nos pauvres adolescents qu’une déesse lunatique et sa fille avide de vengeance débarquent sans crier gare.